Le chemin raconte et fabrique des histoires.

Livres

En partenariat avec les éditions Wildproject, les Sentiers Métropolitains développent un large spectre d’ouvrages allant du topoguide au livre d’art, en passant par le récit de voyage.

Le sentier du Grand Paris

Textes : Paul-Hervé Lavessière et Denis Moreau
Photographies : Pierre-Yves Brunaud, Florence Joubert, Laurent Villeret, Eric Garault

Paru en octobre 2020, éditions Wildproject, 280 p., 14 x 22 cm, 20 €

Le sentier métropolitain du Grand Paris est un itinéraire de randonnée pédestre de 615 km qui articule la petite couronne des faubourgs historiques à la grande couronne des villes nouvelles.

Bassins versants et histoires d’eaux, ports et industrie, rail et route, urbanisme et agriculture, hip hop et chasses royales, cinéma et histoire populaire… Issu de 3 ans de repérages publics, ce guide se propose de raconter le Grand Paris en 153 histoires localisées.

Bien au-delà des «bonnes adresses de la banlieue», ce guide invite à découvrir en profondeur, dans toutes ses dimensions, la plus grande mégapole d’Europe.
Cet ouvrage se destine à la fois aux randonneurs qui veulent parcourir le sentier en 39 jours de marche; aux étudiants et aux urbanistes en quête d’une grande dégustation métropolitaine; à tou· te· s les Parisien· ne· s curieux· ses de mieux connaître la gigaville qu’elles· ils habitent sans le savoir – et de prendre part aux débats sur son avenir.

Face aux défis de souveraineté alimentaire et de descente énergétique auxquels sont confrontées les métropoles, ce sentier invite à prendre la mesure du Grand Paris à l’échelle de nos corps. Pour préparer l’avenir d’un territoire, il faut le connaître et le pratiquer !

« Un chantier unique en son genre. »
Le Monde

« Un projet d’envergure ! »
Radio Nova

« Le Sentier du Grand Paris pourra-t-il mettre fin à des siècles de malentendu entre Paris et ses banlieues ? »
The Guardian

Le Sentier du Grand Paris est financé principalement par la Métropole du Grand Paris.

Voir sur le site des Éditions Wildproject.

Planète banlieue

Paul-Hervé Lavessière, Baptiste Lanaspeze

Série limitée (100 ex.)
Paru en mai 2018
232 pages, 12 × 19 cm, 15 euros

Genèse et coulisses des « Sentiers Métropolitains », infrastructures urbaines et poétiques

« … en attendant la ville du 22e siècle, il n’y a rien d’autre à faire que marcher, et nulle part ailleurs où le faire que dans les plis de nos mégapoles, où la Terre vient partout nous pardonner et, dans les fentes des routes abandonnées, nous offrir la rédemption de ses petites plantes aromatiques. »

Une conversation marchée de 5 ans entre un éditeur et un urbaniste, dans laquelle on trouve des e-mails, des posts Facebook, des cartes Google Earth, des captures d’écran de films et de clips, des poèmes, des wordscapes, des manifestes, des tribunes, des carnets de bord, le fragment d’un nouvel évangile et le brouillon d’un discours du président de l’ONU en 2040.

Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre de la vitrine « Sentiers Métropolitains » produite pour l’exposition Connectivités (2017-2020) du Mucem.

Sentiers Métropolitains est une structure créée en 2014 par Baptiste Lanaspeze (éditeur, fondateur des éditions Wildproject) et Paul-Hervé Lavessière (géographe-urbaniste), qui a pour objet de développer des itinéraires de randonnée dans les métropoles du monde. Les Sentiers Métropolitains ont reçu la médaille d’Urbanisme 2013 de l’Académie d’Architecture.

En vente exclusive à la librairie du Mucem.

La Révolution de Paris

Paul-Hervé Lavessière

Editions Wildproject, 196 p., 14 x 22 cm, 20€

Deux amis sont partis visiter leur capitale à pied.

Ils ne sont allés ni à la Tour Eiffel, ni au musée du Louvre. Dans une grande boucle de 6 jours de marche dessinée par l’auteur, ils ont rallié Saint-Denis, Créteil et Versailles à travers 37 communes et 4 départements (92, 93, 94, 78).

Au fil des terminus du métro parisien et autres gares RER, ce voyage au coeur du Grand Paris esquisse une nouvelle géographie et propose une nouvelle façon de vivre la capitale.

« Je recommande vivement ce carnet de voyage à nos auditeurs. »
Philippe Meyer, France Culture

« Une vraie leçon d’urbanisme. »
Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, présidente du prix Haussmann 2015

« Ce qui rend ce récit attrayant, c’est le regard absolument dénué de préjugés et d’une bienveillance totale, que Lavessière porte sur le paysage et les gens. Un vrai voyage. »
Sibylle Vincendon, Libération

« Un livre à glisser dans son sac à dos ! »
Muriel Fauriat, Pèlerin

Paul-Hervé Lavessière, urbaniste-géographe né en 1987 en Charente, est le cofondateur de l’Agence des Sentiers Métropolitains. Il a dessiné les 130 km de l’itinéraire de la Révolution de Paris.

Voir sur le site des Éditions Wildproject.

Expositions & performances

L’art des sentiers métropolitains

Pavillon de L’Arsenal, été 2020

L’exposition « L’art des sentiers métropolitains » révèle cette pratique émergente, rend hommage aux pionniers de la discipline, donne les clés de la création d’un sentier métropolitain et dévoile pour la première fois le tracé du sentier du Grand Paris.

Pendant tout l’été, le Pavillon de l’Arsenal invite à découvrir cet art urbain de la marche à travers une sélection de cartes, livres, photos, vidéos, d’archives, de textes et de pièces sonores qui met en lumière l’art des sentiers métropolitains. Notre ambition est aussi de permettre à tous de s’évader à la découverte de la métropole du grand Paris hors des sentiers battus. Chaque semaine, de nouvelles étapes seront diffusées via des cartes géo-référencées. En parallèle, un programme de marches autonomes ou simultanées permettront de parcourir ensemble et à bonne distance le paysage du grand Paris du XXIe siècle tel qu’il existe et se construit aujourd’hui.

Livret de l’exposition : 56 pages, 13 euros (commander)

Commissariat : Baptiste Lanaspèze & Paul-Hervé Lavessière

Aller sur le site de l’expo.

La vitrine des sentiers

Mucem, 2019-2023

Cette vitrine fait partie de l’exposition semi-permanente « Connectivités »

La Galerie de la Méditerranée fait peau neuve, sa deuxième section accueille une nouvelle exposition semi-permanente. « Connectivités » raconte une histoire des grandes cités portuaires de la Méditerranée des XVIe et XVIIe siècles : Istanbul, Alger, Venise, Gênes, Séville et Lisbonne sont alors les points stratégiques de pouvoir et d’échanges dans une Méditerranée qui voit naître la modernité entre grands empires et globalisation.

Commissariat de l’exposition « Connectivités » : Myriame Morel-Deledalle et Sylvie Amar
Commissariat (vitrine) : Baptiste Lanaspeze et Paul-Hervé Lavessière
Scénographie (vitrine) : Alexandre Field et Olivier Bedu
Graphisme (vitrine) : Jérôme Bourgeix

Avec les Sentiers Métropolitains de Bordeaux, Milan, Marseille, Paris, Istanbul, Tunis, Avignon, Cologne, Londres, Boston, Athènes…
Avec des archives de Sophie Anou, Sameh Arfaoui, Jordi Ballesta, Gianni Biondillo, Jens Denissen, Yvan Detraz, Matthieu Duperrex, Alexandre Field, Charlie Fox, Baptiste Lanaspeze, Paul-Hervé Lavessière, Geoffroy Mathieu, Nicolas Mémain, Pascal Menoret, Denis Moreau, Julie de Muer, Boris Sieverts, Hendrik Sturm, SAFI, Serkan Taycan.

Google Earth Performance

Mucem, 2014

Une performance de dix heures par Paul-Hervé Lavessière (géographe-urbaniste, concepteur du sentier métropolitain La Révolution de Paris), Baptiste Lanaspeze (éditeur, concepteur du sentier métropolitain GR2013), et Khirallah ben Hafaiedh (urbaniste de la ville de Tunis, membre de l’Association des Amis du Belvédère).

Tout au long de la journée, Paul-Hervé Lavessière, Baptiste Lanaspeze et Khirallah ben Hafaiedh tracent sur grand écran un cheminement de 60 km à travers la périphérie de Tunis. Après le GR2013 (Grand Marseille) et la Révolution de Paris (Grand Paris), ces créateurs d’itinéraires donnent naissance, en live, à un nouveau sentier métropolitain de grande randonnée : Tunis Houmani.

Échangeant et dessinant micro en main, ils s’attellent à la création de cet itinéraire original, dont l’écriture sera arbitrée à chaque carrefour, en fonction des points d’intérêt qui attirent, et des obstacles physiques qui repoussent.

Il s’agit de dessiner la dernière boucle d’un itinéraire de 180 km constitué de trois boucles de 60 km. La première et la deuxième (autour du lac de Tunis et de la sebkha Sijoumi) ont été dessinées au Palais de Tokyo en avril 2014. L’itinéraire du Grand Tunis sera donc achevé au MuCEM.

Plus d’infos

Google Earth Performance

Palais de Tokyo, 2014

Dans le cadre de la performance « Flamme éternelle » de Thomas Hirschhorn

Jeudi 24 et vendredi 25 avril 2014, de 12h à 20h, Rym Ghouma (consultante), Paul-Hervé Lavessière (géographe) et Baptiste Lanaspeze (éditeur), ont réalisé sous l’œil du public une une première esquisse du Sentier du Grand Tunis, sur un logiciel de SIG, en vue d’une marche de repérage de 3 jours (60 km environ) qui aura lieu en mai 2014 en compagnie de Pascal Ménoret (anthropologue, NYU AD, Harvard) et Julien Seroussi (sociologue).

Au départ de l’aéroport Tunis-Carthage, l’itinéraire s’enroulera autour de la sebkha Sijoumi, du lac de Tunis et de la sebkha Ariana. Parcourant les gouvernorats de Tunis, d’Ariana et de Ben Arous, il traversera la Goulette, El Mallaha, la médina, El Mourouj, Sidi Hcine…

Chartes & manifestes

Les rencontres et les conversations entre créateurs de sentiers suscitent l’écriture de textes communs, afin de formuler et de partager nos pratiques.

Charte des Sentiers Métropolitains

Marseille, 2018

En transposant dans nos espaces urbains et périurbains la pratique de la randonnée pédestre, on change de monde. Banlieues, autoroutes, aéroports, pavillons, zones industrielles, friches, fragments de campagne... la découverte à pied de ces territoires les détourne de leurs usages fonctionnels, et rend possible une expérience nouvelle.

L’idée que nous nous sommes faite, en Occident, de la nature – rêvée « vierge », dénuée d’humains et de marques de la présence humaine – s’est construite notamment sur la pratique de la randonnée pédestre, qui est elle-même solidaire de la peinture de paysage, apparue avec les voies ferrées et la peinture en tube.

Un siècle et demi plus tard, le nombre d’humains sur la terre s’est multiplié par dix, les campagnes se sont dépeuplées, un humain sur deux est un urbain, nos paysages sont largement modifiés par l’action humaine, les cycles naturels, locaux et globaux, sont perturbés, la sixième extinction de la vie sur Terre s’accélère – et les artistes documentent depuis plusieurs décennies ces territoires habités, modifiés, meurtris, vivants. Nous redécouvrons que nous sommes des habitants de la Terre parmi les autres.

On marche aujourd’hui autrement, et on marche ailleurs.

Sur les bases esthétiques posées par l’artiste américain Robert Smithson, le philosophe Guy Debord ou le collectif italien Stalker, des pratiques de randonnée urbaine se sont installées dans de nombreux territoires, au tout début du 21e siècle, cherchant à offrir des équipements de qualité au grand public dans les espaces périurbains, à Bordeaux, Marseille, Tunis, Avignon, Paris, Milan...

70 ans après l’invention en 1947 des chemins de grande randonnée (GR), nous lançons avec cette charte une démarche incubée depuis 2010, avec le début des repérages du premier Sentier Métropolitain officiel (le GR2013), suivi de près par Istanbul, Londres, Tunis, Paris... – et précédé par une démarche initiée depuis 2000 par Yvan Detraz et le collectif Bruit du Frigo à Bordeaux. Les Sentiers Métropolitains sont un type d’itinéraire pédestre qui explorent d’autres territoires, et mobilisent une autre culture que celle des GR. Bien que les Sentiers Métropolitains se développent aujourd’hui dans le monde entier, ceux qui sont en France peuvent recevoir la labellisation GR : cette double identité permet de croiser les cultures, les publics, en suscitant des malentendus créatifs.

Réalisée pour la production d’une vitrine assemblant des archives de la réalisation de plusieurs Sentiers Métropolitains, cette charte sédimente plus d’une décennie de pratiques, par de nombreux collectifs, en France et dans le monde. Elle veut ouvrir le jeu et susciter des discussions, à la rencontre de nouveaux territoires et de nouveaux acteurs.

La charte des Sentiers Métropolitains a été rédigée par Baptiste Lanaspeze et Paul-Hervé Lavessière en 2017 pour la vitrine des Sentiers Métropolitains de l’exposition Connectivités au Mucem.
Elle a été présentée et discutée lors de deux congrès organisés au Mucem : la première rencontre internationale des Sentiers Métropolitains en décembre 2017 (Gianni Biondillo, Gianluca Miglivacca, Charlie Fox, Matthieu Duperrex, Serkan Taycan, Alexandre Field, Julie de Muer, Geoffroy Mathieu, Olivier Bedu, Nicolas Mémain, Hendrik Sturm…) et les Assises nationales des Sentiers Métropolitains en novembre 2018 (Paul-Hervé Lavessière, Baptiste Lanaspeze, Yvan Detraz, Julie de Muer, Alexandre Field, Philippe Piron, Thibault Berlingen, Nicolas Mémain, Jens Denissen, Denis Moreau, Gilles Malatray, Pierre Gonzales, Patrick Mathon, Fabrice Frigout).

Télécharger la charte (PDF)

Manifeste des Sentiers Métropolitains

Londres, 2016

1 — Nous croyons que nous vivons sur le sol.
2 — Nous croyons que nous sommes une espèce urbaine qui appartient à la Terre.
3 — Nous croyons que les chemins sont plus anciens que les maisons – et que la marche est une façon d’habiter.
4 — Nous croyons que nos zones métropolitaines se sont développées au-delà de notre conscience, de sorte qu’il nous faut maintenant découvrir ces intimes terra incognita.
5 — Nous croyons qu’il faut combattre en marchant les distorsions pernicieuses de la réalité par les médias de masse.
6 — Nous croyons à la randonnée itinérante dans les massifs urbains et au tourisme à domicile.
7 — Nous croyons aux lignes et aux SIG, et au va-et-vient entre les cartes et le terrain, car plus on étudie une ville, plus on en rêve. Nous croyons que les lignes de marche métropolitaines offrent de nouvelles expériences pour tous.
8 — Nous croyons que les banlieues des métropoles du monde partagent des caractéristiques communes. Nos banlieues multiculturelles sont une matrice des sociétés futures.
9 — Nous croyons qu’il est de la responsabilité des centres-villes d’être conscients et respectueux de l’immense et beau corps de leurs zones métropolitaines, afin de construire une culture métropolitaine commune.
10 — Nous croyons en une communauté mondiale de marcheurs métropolitains et de concepteurs de sentiers, signes avant-coureurs d’une révolution anti-bullshit.

Ce manifeste a été écrit par Paul-Hervé Lavessière et Baptiste Lanaspeze pour l’événement de lancement du sentier InspiralLondon en 2016, où il a été lu à haute voix avec Charlie Fox et Julie de Muer.

Articles & tribunes

Les «Sentiers de nature», ça marche aussi en ville

Libération — Octobre 2022

Le gouvernement veut créer 1 000 kilomètres de chemins de randonnées dans tout le pays, près des zones habitées. Pour les deux fondateurs de l’Agence des sentiers métropolitains, c’est une opportunité pour recréer des continuités pédestres dans nos territoires périurbains fragmentés.

La randonnée pédestre est le sport le plus pratiqué en France, avec 27 millions de «marcheurs» déclarés (1). Cette pratique vivante est aussi en pleine évolution : à côté de la grande randonnée de montagne, on voit émerger depuis environ une décennie une marche de proximité, dans des paysages plus ordinaires, voire dans des territoires périurbains. Partir de chez soi pour aller marcher une heure, une journée ou un week-end : depuis le confinement, voici qui semble une activité salubre et de bon sens.

C’est notamment à ce besoin que semble vouloir répondre l’appel à projets Sentiers de nature. Lancé en septembre 2022, il vise à créer 1 000 kilomètres de sentiers «hors zones de montagne» et près des «zones habitées». Piloté par le Centre d’études sur l’aménagement (Cerema), et doté par le gouvernement d’un …

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Marseille 2050 : la ville affranchie

Mars Actu — Juillet 2020

Après 25 ans de court-termisme, que pourrait être un projet politique de long terme pour Marseille ? Comment ouvrir de nouveau nos imaginaires ? Dans un contexte de recomposition mondiale de nos relations à la Terre, à quoi pourrait bien ressembler la ville en 2050 ?

En 2050, le monde aura changé. On comptera probablement au moins 2 degrés en plus. On se sera depuis longtemps engagé dans une importante descente énergétique. L’économie sera redevenue circulaire. Les sols dans leur épaisseur seront des ressources sanctuarisées. Nos villes auront retrouvé une grande autonomie alimentaire. Faute de sable, le béton sera obsolète : les nouvelles constructions seront donc rares, au profit des réhabilitations. Les cours d’eau et les rivières urbaines, et leurs bordures ombragées, auront été restaurées. Les voitures auront disparu de la ville, en dehors de celles à usage collectif. À partir de ce nouveau contexte écologique, voici 5 propositions pour penser Marseille à l’horizon 2050.
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Marcher pour changer notre regard sur les territoires

Libération — Juin 2016

Sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence, le GR 2013 propose de redécouvrir les interactions ville-nature. L’invention d’une métropole concerne des territoires immenses et variés, qui n’ont pas de culture commune préalable. Il ne s’agit pas tant d’inventer un territoire administratif, que de découvrir le nouveau territoire que l’on se propose d’administrer.

Nous autres, urbains du XXIe siècle, habitons des territoires métropolitains que nous ne connaissons pas. Ces territoires, précisément parce qu’ils sont les plus densément habités, sont parmi les moins explorés. Faire la navette chaque jour sur 20 ou 40 kilomètres est une chose ; savoir ce qui se trouve entre son lieu de résidence et son lieu de travail en est une autre.

Que s’est-il passé pour que se creuse ce fossé entre la réalité de nos territoires de vie et l’idée que nous nous en faisons ? Un siècle de développement urbain d’une ampleur jamais vue dans l’histoire de l’humanité - incluant, depuis cinquante ans, l’explosion automobile de l’urbanité. Nous avons construit, dans des proportions inédites, des espaces de vie débrayés du corps humain et des savoir-faire traditionnels. Civilisation et spatialité ont divergé.

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La Révolution de Paris

Libération — Août 2016

Paris filtré : le boulevard périphérique n’est ni une frontière étanche ni une barrière infranchissable. Il est une autoroute urbaine comme on en trouve dans toutes les métropoles du monde, produisant des effets de coupures comme le font l’A86, l’A4, l’A6 ou la Seine et ses voies sur berge. Depuis quarante ans, le métro parisien a largement franchi le périph, dont des kilomètres ont par ailleurs été couverts et transformés en parcs. D’un côté ou de l’autre des portes de Paris, bien souvent, le paysage ne change pas.

Et pourtant, cette autoroute est devenue notre monument national de la distinction sociale. Serait-ce parce qu’elle marque la frontière municipale du Paris d’Haussmann ? Ou à cause du fantôme de Thiers sur ses fortifs ? Un siècle et demi plus tard, pourquoi Paris est-il toujours bloqué là ? (lire la suite...)

Tribune de Baptiste Lanaspeze et Paul-Hervé Lavessière (fondateurs de l’agence des Sentiers Métropolitains)